- تصنيف المقال : French Articles
- تاريخ المقال : 2020-11-05
Plusieurs manifestations ont éclaté dans le pays, notamment à Portland, où des affrontements ont eu lieu avec la police.
Plus de 48 heures après le début du scrutin, les Américains ne savent toujours quel sera leur prochain président. Avec le Wisconsin et le Michigan en poche, deuxième et troisième États repris à Donald Trump avec l'Arizona, Joe Biden dispose désormais de 264 grands électeurs. S'il remportait le Nevada (6), la Géorgie (16) ou la Pennsylvanie (20), il atteindrait le nombre magique de 270 pour devenir le 46e président des États-Unis.
Mais face aux provocations de Trump, qui a annoncé vouloir mobiliser la Cour suprême pour contester le résultat, la tension est plus que jamais palpable dans le pays. Le système électoral américain est par ailleurs fragilisé par une persistante campagne de désinformation. Ses lieutenants commençaient à répandre des rumeurs sur les réseaux sociaux et les ondes sur des tricheries et des irrégularités. Partout dans les pays, des manifestations, parfois violentes, ont éclaté.
Des forces de la police et de la Garde nationale de l'Oregon ont pourchassé mercredi soir des centaines de manifestants d'extrême gauche dans le centre de Portland et ont procédé à au moins dix arrestations. Cette ville du nord-ouest des États-Unis qui est le théâtre de manifestations depuis l'été a été placée en alerte renforcée par la gouverneure de l'Oregon, Kate Brown.
Cette dernière a également prolongé un état d'urgence instauré pour la nuit de l'élection présidentielle pour prévenir des manifestations violentes. Le bureau du shérif du comté de Multnomah a déclaré que la situation de "violence généralisée" qui prévalait correspondait légalement à une émeute, après l'arrestation d'un homme soupçonné d'avoir lancé un cocktail Molotov.
Il a averti à plusieurs reprises que les forces de l'ordre pourraient employer des munitions et du gaz lacrymogène. Au cours des incidents de la soirée, les policiers ont saisi des armes dont un fusil chargé, un couteau, des marteaux et des feux d'artifice utilisés comme projectiles, a tweeté le bureau du shérif. Il a signalé que des manifestants avaient lancé des bouteilles et d'autres objets sur les policiers et brisé des vitrines de magasins.
À Phoenix, en Arizona, plusieurs dizaines de sympathisants de Donald Trump ont manifesté dans la soirée, dans une ambiance tendue, devant un bureau de dépouillement des bulletins de vote. D'après le New York Times, les manifestants étaient environ 150. Certains étaient armés. Ils ont notamment entonné un chant répétant inlassablement "compte le vote".
Malgré ce coup de force, les autorités ont indiqué que le dépouillement allait se poursuivre. Les protestataires s'en sont aussi pris à la chaîne Fox News qui a annoncé en premier que Joe Biden avait remporté l'Etat d'Arizona. Les autres médias avaient ensuite décidé d'imiter la chaîne conservatrice.
À Detroit, une manifestation tendue s'est déroulée à l'extérieur du centre où se poursuivait le dépouillement des bulletins. Aux cris de "Arrêtez de compter", des centaines de manifestants pro-Trump demandaient à ce que le dépouillement s'arrête et à pouvoir assister au comptage des voix, après que Donald Trump eut annoncé un recours pour stopper le dépouillement dans cet Etat.
Les médias américains ont annoncé mercredi après-midi que le Michigan avait été remporté par Joe Biden, rapprochant le démocrate des portes de la Maison-Blanche. Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient les manifestants, poing levé, empêchés d'entrer dans le centre de dépouillement par des policiers. Selon le Detroit Free Press, les manifestants, initialement pro-Trump, ont été rejoints par des partisans de Joe Biden, contribuant à accentuer les tensions.
C'est presque une exception parmi toutes les manifestations qui ont démarré après le scrutin. Des milliers de partisans de Joe Biden ont défilé mercredi soir à New York, pour demander que "tous les bulletins de vote soient comptés", alors que des supporters de Donald Trump manifestaient à Detroit, dans le Michigan, pour exiger au contraire l'arrêt du dépouillement dans cet Etat-clé.